La mise en scène de la bêtise et de l’idiotie dans l'oeuvre romanesque d'Albert Cohen - Centre de recherches sur les littératures et la sociopoétique
Thèse Année : 2023

Stupidity's stagin in Albert Cohen's novels

La mise en scène de la bêtise et de l’idiotie dans l'oeuvre romanesque d'Albert Cohen

Résumé

Stemming from observations related to sociology and crowd psychology we will show that they are more the doing of the individual rather than that of the group. Moreover, they can be considered as a speech act, in this particular case contaminated by the 1930’s doxa (taking turns in being fascist, nationalist and above all fundamentally anti-Semitic). To better deal with the different manifestations of the “silly talk” (commonplaces, clichés, popular beliefs) we will make use of tools generated by discourse analysis. Nevertheless, the staging of stupidity equally brings forward more literary interests. Going beyond the carnivalesque aspect already highlighted by the Cohen specialists, this staging allows for a repositioning of the novels with the anti-bourgeois critical satire that spans from Flaubert to Proust, with a slight detour through the Vaudeville, and through the Surrealist, the Half-Backed (Fumistes) or the burlesque cinema more playful writings. Behind all of these concerns, more metaphysical questions appear. They will allow us to show that in Cohen’s works stupidity emerges more from an overflow of reason rather than from a lack of reason, which, in a very paradoxical way, returns the human to the ape and the culture back to nature.
Cette thèse entend s’intéresser à la bêtise dans l’œuvre romanesque d’Albert Cohen où ses différentes manifestations (bureaucratiques, mondaines ou amoureuses) sont l’objet d’une mise en scène paradoxale, entre répulsion (pour la sottise toute prudhommesque des Deume) et fascination (pour la sainte naïveté des Valeureux). En puisant à des observations qui sont celles de la sociologie mais aussi de la psychologie des foules nous montrerons qu’elles sont toutefois moins le fait des individus que du groupe. Plus encore, elles peuvent être considérées comme le fait du langage, ici contaminé par la doxa des années trente (tour à tour fasciste, nationaliste et surtout foncièrement antisémite). Pour examiner les différentes formes prises par le parler bête (lieux communs, clichés, idées reçues), nous userons d’outils qui sont ceux de l’analyse du discours. Mais la mise en scène de la bêtise recouvre également des enjeux plus littéraires. Au-delà des aspects carnavalesques déjà mis en évidence par la critique cohénienne, elle permet de resituer l’œuvre du romancier dans la lignée d’une satire antibourgeoise qui s’étend de Flaubert à Proust en passant par le vaudeville, mais aussi d’écritures plus ludiques, telles celles pratiquées par les fumistes, les surréalistes ou le cinéma burlesque. Derrière ces différents enjeux apparaissent enfin des questionnements plus métaphysiques. Ils nous permettront d’établir que chez Cohen la bêtise procède peut-être moins d’un manque que d’un excès de raison, qui – paradoxalement – ramène l’homme du côté du babouin et la culture du côté de la nature.
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Dates et versions

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  • HAL Id : tel-04538104 , version 1

Citer

Julie Lemaire. La mise en scène de la bêtise et de l’idiotie dans l'oeuvre romanesque d'Albert Cohen. Littératures. Université Clermont Auvergne, 2023. Français. ⟨NNT : 2023UCFA0111⟩. ⟨tel-04538104⟩
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